Article Medium de Josh Stark et Evan Van Ness, traduit de l’anglais par Simon Polrot et Jean Zundel

À la veille de EthCC 3, il nous a paru opportun de traduire une rétrospective des événements de l’année 2019 dans l’écosystème Ethereum, compilée par un auteur de Week in Ethereum. Cette liste classée par thèmes, non exhaustive malgré son ampleur, comprend également quelques explications sur des termes mystérieux apparus récemment, comme DeFi, rollups, Eth 1.x… Bref, une référence pour prendre la mesure de ce qui nous attend en 2020.

Au commencement, Ethereum était une page blanche.

Ethereum est une blockchain ouverte, sans permission, que tous les développeurs peuvent utiliser pour créer n’importe quel type d’application, selon leur bon vouloir.

Cette année, les premières esquisses portées sur la feuille ont laissé entrevoir une image cohérente.

Il n’est pas nécessaire de plisser des yeux pour comprendre la direction vers laquelle Ethereum est engagé. Les protocoles et les applications bâties sur Ethereum ont commencé à trouver leur public, leur marché, créant des communautés de milliers d’utilisateurs payants.

Les zones vides du tableau apparaissent de moins en moins comme des zones d’ombre, d’incertitude. Au lieu de cela, elles semblent pleines des promesses des développements futurs, des opportunités qui seront saisies.

2019 a été l’année pendant laquelle Ethereum a pris confiance. La feuille de route technique a gagné en clarté alors que de nombreux problèmes d’ingénierie complexe trouvaient leur solution. Et la plus grande communauté de développeurs de l’univers des actifs numériques crée des applications qu’on paye pour utiliser.

L’année dernière, il semblait que l’essentiel des défis rencontrés par l’industrie des actifs numériques étaient relevés par la communauté Ethereum :

  • C’est sur Ethereum que les plateformes d’échange décentralisées écartent le problème des tierces parties de confiance et permettent aux utilisateurs d’échanger des biens numériques sans jamais se départir du contrôle sur leurs actifs, sur leur clé privée.
  • C’est sur Ethereum que les smart wallets, les portefeuilles avancés, permettent de résoudre le problème de l’interface utilisateur et de la gestion des clés privées, sans que les utilisateurs ne doivent perdre le contrôle de leurs fonds.
  • C’est sur Ethereum que les « stablecoins » comme le Dai balaient le problème de la volatilité des actifs numériques qui empêchaient leur utilisation comme moyen de paiement. Sur Ethereum, le cash électronique n’est pas un rêve, c’est une réalité !

Tout comme l’année dernière, cet article a pour objectif de prendre du recul et de montrer l’ensemble du paysage. C’est un résumé des tendances et des développements les plus importants sur Ethereum – les choses dont on dira qu’elles ont compté lorsqu’on regardera en arrière.

Pour nous, les principaux développements de 2019 ont été les suivants.

  1. L’économie construite autour d’Ethereum a continué à croître. La DeFi ou Open Finance reste le domaine d’activité principal d’Ethereum, mais nous avons aussi constaté des signes de croissance dans le domaine des jeux vidéos et des organisation autonomes décentralisées (DAO) ;

  2. Ethereum se généralise. Des entreprises majeures, des institutions financières, des marques connues du grand public et mêmes des célébrités ont commencé à utiliser Ethereum.

  3. Ethereum 1.0 s’est amélioré. De nombreux projets ont provoqué des augmentations majeures de performances et une direction a été prise pour assurer le maintien à long terme du projet.

  4. Eth2 a réalisé de gros progrès sur l’implémentation effective, et les fondations sont en place pour une première phase de lancement début 2020.

  5. Les couches de second niveau (Layer 2) ont fait des progrès importants et de nouvelles technologies ont attiré l’attention de la communauté. Les Rollups et la technologie dite « Zero Knowledge » pour « preuve à divulgation nulle de connaissance » ont fait des progrès impressionnants cette année, alors que les state channels ont continué à s’améliorer.

1. L’économie d’Ethereum croît

Dans la revue de cette année, nous souhaitons comparer l’adoption d’Ethereum par rapport au reste de l’industrie.

Un facteur de mesure important est simplement de savoir si les utilisateurs sont prêts à payer pour utiliser la cryptomonnaie ou l’application décentralisée correspondante. Chaque fois que quelqu’un utilise Bitcoin ou Ethereum, il paye des frais collectés par des mineurs. Voici le total des frais payés en 2019 : Source : Coinmetrics

Ce graphique montre les 16 blockchains les plus importantes, classées par montant de frais payés (bien sûr, il n’inclut pas les blockchains qui n’imposent pas le versement de frais pour réaliser une transaction). Toutes les données sources sont disponibles ici.

La conclusion est ici sans appel : il n’existe que deux blockchains utilisées de façon significatives, à savoir Bitcoin et Ethereum. Et comme on va le voir plus loin, beaucoup d’applications spécifiques d’Ethereum ont plus d’utilisateurs payants que la plupart des blockchains ayant des capitalisations se comptant en milliards de dollars.

💰 L’année de la finance décentralisée (bis)

En 2019, la DeFi est resté l’écosystème le plus actif et le plus significatif dans l’économie d’Ethereum.

La vision de la DeFi est simple : un système financier mondial alternatif. Internet a rendu l’information peu coûteuse et facilement accessible, et Satoshi a fait de cette information de la valeur. De fait, chaque personne sur terre devrait pouvoir accéder à un système financier (paiements, épargne, emprunts, investissements) par internet.

Même si ce système est très balbutiant, il existe déjà aujourd’hui. Si vous vivez dans un pays avec un système financier médiocre ou de l’hyperinflation, la DeFi est potentiellement déjà une meilleure alternative aux banques locales et aux institutions financières

La DeFi a créé des actifs numériques qui conservent leur valeur (« stablecoins »), une innovation nécessaire à tout cas d’usage réaliste en moyen de paiement. La DeFI a permis à des milliers d’utilisateurs de gagner des intérêts, en prêtant leurs ETH ou leurs stablecoins à des emprunteurs. La DeFI a permis la création facile d’actifs numériques complexes, exécutant des stratégies de trading et augmentent automatiquement votre richesse.

Tout ceci est disponible dès aujourd’hui par l’intermédiaire d’un système financier qui ne ferme jamais, est entièrement auditable et transparent, et où votre compte ne peut pas être fermé si vous travaillez dans la mauvaise industrie ou soutenez des visions politiques non-conformes.

Cette année également, l’une des vertus les moins bien comprises d’Ethereum est apparue beaucoup plus clairement : les applications crées sur Ethereum sont interopérables et composables. Si vous émettez un nouvel actif sur Ethereum, il peut être facilement « branché » sur un protocole qui va en faciliter les échanges. Comme l’a bien décrit David Hoffenman, Ethereum est composé de « legos d’argent qui rendent possible la création de systèmes plus complexes. Cela permet aux produits de la finance décentralisée de grossir plus vite et de servir mieux ses utilisateurs, en utilisant immédiatement l’ensemble de l’infrastructure qui a déjà été déployée.

Même si DeFi est encore très balbutiant et risqué, il dispose déjà, comme un système financier complet, d’outils permettant de gérer ces risques. Les taux d’intérêt payés aux utilisateurs qui prêtent leurs ETH ou leur DAI dans les outils de la DeFi ont été relativement hauts, notamment car ces plateformes créent des risques élevés.

Des produits d’assurance comme Nexus Mutual ont également été créés pour donner aux utilisateurs une opportunité de couvrir le risque d’utiliser des outils à la pointe d’une nouvelle industrie. Nexus Mutual a été déployé en juillet et les utilisateurs ont déjà payé plus de 11 000 $ de primes en cinq mois d’existence. C’est plus que l’ensemble des frais de transaction payés sur la blockchain Grin pendant la même période (7 600 $).

Quelle a été la croissance de DeFi en 2019 ?

La métrique la plus simple à utiliser pour évaluer la croissance de DeFi est la valeur totale des actifs « verrouillés » dans l’écosystème DeFi d’Ethereum. En d’autres termes, quelle somme d’argent est-elle stockée dans les contrats qui servent d’infrastructure à ce système financier ?

En 2018, cette valeur a fait plus que tripler, de ~70 millions de dollars à 300 millions de dollars.

En 2019, elle a fait plus que doubler, à 667 millions le 31 décembre 2019 : Source: Concourse Open, DeFi Pulse

On peut aussi voir la croissance de l’écosystème DeFi sous l’angle non seulement de la valeur totale bloquée, mais aussi du nombre de comptes qui les utilisent et du nombre d’interactions avec l’application.

Au début de 2019, MakerDAO était le seul protocole DeFi avec des fonds significatifs, un total de 1,86 million d’ETH (valorisés à l’époque à 260,4 millions de dollars). Dans le graphe ci-dessous, la taille du cercle correspond au montant d’ETH bloqués dans le protocole : Source : Alethio (01–01–2019)

Mais, à la fin de 2019, le champ s’était diversifié : Source : Alethio (12–15–2019)

Compound a vu croître sa TVL (total value locked, valeur totale bloquée) de 1000%, de 35 000 à 350 000 ETH, en même temps que croissait le nombre de ses utilisateurs. MakerDAO est capturé en pleine transition entre la version originelle à « collatéral unique » (cercle vert) et celle du DAI « multi-collatéral » (cercle jaune). Les deux types de DAI ont une TVL combinée de 2.15 millions d’ETH, en augmentation de 16%.

🌐 Les échanges décentralisés croissent en diversité et en volume

Les échanges décentralisés (DEX) sont une alternative aux échanges de cryptomonnaies centralisés. Les DEX permettent d’acheter et de vendre des actifs sur l’internet sans avoir besoin d’un intermédiaire centralisé comme Coinbase, Binance ou Quadriga.

L’une des évolutions les plus intéressantes de 2019 a été l’apparition d’Uniswap.

Uniswap est un nouveau type d’échange décentralisé. Dans un DEX « normal », les acteurs interagissent entre eux : ils offrent à un certain prix, trouvent un acheteur, et traitent directement.

Avec Uniswap, on traite directement avec le protocole Uniswap. C’est lui le market maker, qui détermine les prix et les offres à traiter, ceci 100% on-chain, sans dépendance externe à la chaîne.

Uniswap étant fondé sur Ethereum, tout le monde peut l’utiliser en appelant ses contrats. Cela permet aux autres protocoles DeFi d’employer Uniswap pour initier une liquidité pour un marché, incitant ainsi tout le monde à traiter un nouvel actif. Uniswap est un « Lego d’argent » particulièrement utile qui a été intégré à de nombreux produits et services.

Comme Uniswap se fonde sur Ethereum, il n’est pas censurable. On peut faire tomber un frontal donné pour Uniswap, mais les contrats sous-jacents – le produit lui-même – restent accessible à quiconque possède une connexion internet.

En 2019, Uniswap est passé d’un volume journalier moyen de 25 K$ à 1,5 M$ (une augmentation de +6000%) et a vu sa liquidité disponible de 500 K$ à 25 M$ (+5000%). Source : DeFi Pulse

Tout au long de 2019, les fournisseurs de liquidité d’Uniswap (ceux qui « verrouillent » leurs actifs dans le protocole, afin d’obtenir un retour sur leur investissement alimentant la liquidité) ont gagné plus de 1,2 M$ en frais.

À titre de comparaison, c’est plus que le total combiné des frais de transactions payés en 2019 pour utiliser Ethereum Classic (587 K$), Litecoin (413 K$) et Ripple (179 K$).

Ces trois blockchains ont une capitalisation combinée de 13 milliards de dollars. Uniswap est une équipe de 4 personnes qui a levé un seed round, un premier tour de table, de 1,8 M$ au milieu de 2019.

Également en 2019 :

  • Au-delà d’Uniswap, les DEX sur Ethereum ont connu une excellente année. Le total des échanges sur les DEX fondés sur Ethereum ont passé les 2,3 milliards ;
  • Kyber, l’un des plus gros échanges décentralisés, a vu son volume croître de 443%, de 70 millions à 380 millions de dollars ;
  • 0x a fini l’année avec 254 millions en volume, le nombre d’échanges a augmenté de 27% en se focalisant sur la liquidité et la R&D ;
  • Nous avons observé l’apparition d’agrégateurs de DEX comme Totle, dex.ag et linch.exchange. Ce sont des services qui permettent aux utilisateurs de trouver les meilleurs prix sur différents DEX.

🏦 Services de prêts

L’une des évolutions les plus significatives dans l’écosystème DeFi d’Ethereum est la croissance rapide des services de prêts.

Ces applications permettent aux utilisateurs de bloquer leurs cryptomonnaies dans des contrats autonomes, où d’autres utilisateurs peuvent les emprunter en payant des intérêts. En 2019, plus de 600 millions de dollars en prêts ont été montés sur Ethereum. Cela fait plus du double que tous les prêts sur salaire dans l’état de Washington (248 M$).

Par exemple, vous pouvez actuellement prendre les DAI que vous possédez et commencer à gagner 5,9% d’intérêt annuel grâce au protocole de prêt Compound. En 2019, Compound a vu croître son TVL de 20 millions à 91 millions de dollars.

Ou bien vous pouvez bloquer un peu de vos ETH dans le protocole MakerDAO, en tant que collatéral pour emprunter du DAI (que vous pouvez ensuite prêter sur Compound, si vous le désirez).

En 2019, les utilisateurs ont payé 5,5 millions en frais au protocole MakerDAO, un total dépassant la somme de tous les frais de transaction payés sur toutes les blockchains autres que Bitcoin et Ethereum.

💵 Stablecoins

Les stablecoins concrétisent la vision originelle de la cryptomonnaie en tant que « cash numérique pair à pair », un moyen utile d’effectuer des paiements rapides et bon marché sur l’internet. Ce sont des dollars numériques qu’il est possible d’utiliser pour faire des paiements, recevoir son salaire, et qui ne perd pas de sa valeur sans prévenir dans les marchés volatils des cryptomonnaies.

Quasiment tous les stablecoins sont basés sur Ethereum. Cette année, Ethereum a encore gagné en dominance alors que Tether, le plus ancien et le plus important des stablecoins, a déplacé la majorité de son émission sur Ethereum depuis le protocole Omni (fondé sur Bitcoin). Tether sur Omni (vert sombre) et Tether sur Ethereum (vert clair) — Source : Coinmetrics

En 2019, Tether a émis approximativement 2,3 milliards de dollars sur Ethereum, dont plus de 1 million aux dépens d’Omni. Il s’agit de la plus grande migration d’actifs d’une blockchain vers une autre de l’histoire.

MakerDAO, le protocole qui supporte le stablecoin DAI (qui a été étudié in extenso dans Year in Ethereum 2018), a connu une mise à jour majeure. Alors qu’au départ DAI ne pouvait utiliser qu’ETH comme collatéral unique pour émettre de nouveaux DAI, en novembre MakerDAO a lancé avec succès le « multi-collateral DAI » qui autorise de nombreux actifs sur Ethereum dans le système.

💥 Une explosion cambrienne d’actifs basés sur Ethereum

L’une des tendances majeures du moment dans DeFi est l’expansion des produits et des protocoles qui facilitent l’usage d’actifs synthétiques. Par « actifs synthétiques », nous voulons simplement dire un actif conçu pour posséder certaines caractéristiques spécifiques, imitant souvent le profil d’autres actifs.

L’aspect programmable et l’interopérabilité des actifs sur Ethereum rendent cette démarche naturelle. Les contrats autonomes d’Ethereum permettent aux développeurs de créer des actifs qui suivent la valeur d’autres cryptomonnaies, implémentent automatiquement des stratégies spécifiques de trading, ou créent des produits dérivés à façon.

Set protocol a lancé TokenSet en avril, une suite de produits qui permet à quiconque d’acheter un ERC-20 qui implémente ensuite une stratégie de trading propre. Par exemple, on peut acheter pour 1000 $ d’un ensemble « ETH 20 Day MA Crossover », qui bascule entre ETH et le stablecoin USDC selon un indicateur de marché spécifique. Le but est que, quand ETH augmente, ce TokenSet est principalement en ETH, et quand ETH baisse, il bascule vers un stablecoin pour éviter les pertes.

Universal Market Access (UMA) a lancé un service qui permet à tout le monde de créer des tokens synthétiques qui suivent le prix d’actifs du monde réel comme les actions, ou en fait tout ce pourquoi vous avez une source continue de prix. Au hackathon de ETHBoston, des hackers ont utilisé UMA pour créer un actif synthétique qui suit les déviations du DAI par rapport au dollar, ce qui résulte en un profit énorme si le lien entre les deux casse. À ETHWaterloo, l’équipe UMA a créé un actif synthétique qui suivait le nombre d’excréments humains repérés à San Francisco, qu’ils ont immédiatement intégré dans un fork d’Uniswap pour qu’on puisse le traiter sur le tesnet.

Synthetix a lancé ses produits « synths », qui sont des ERC-20 qui suivent la valeur des principales monnaies, des commodités ou des index. Il faut noter que Synthetix a commencé par essayer d’implémenter leur protocole sur EOS avant de décider qu’il s’agissait d’une erreur, et ont recommencé avec succès sur Ethereum.

En 2019, les utilisateurs ont payé approximativement 3,5 millions de dollars en frais pour utiliser Synthetix, ce qui est supérieur à la somme de tous les frais de transaction payés sur toutes les blockchains autres que Bitcoin et Ethereum.

Également en 2019 :

  • Les efforts pour rendre Bitcoin utilisable sur Ethereum ont gagné en ampleur. Kyber, Bitgo et Republic ont lancé wBTC, un ERC-20 adossé au vrai Bitcoin, stocké chez des partenaires de confiance. En août, Keep & Summa ont annoncé leur projet de « trustless BTC » (tBTC) qui ne demande aucun intermédiaire central pour détenir les BTC. Le lancement est prévu en 2020.
  • RealT a tokenisé la propriété légale de plusieurs maisons de Detroit, en commençant par 9932 Marlowe. Les possesseurs de ces tokens ont accès à la liquidité via Uniswap, où ils peuvent toujours trouver un acquéreur pour acheter leur part de la maison.
  • Compound – déjà mentionné plus haut dans la section sur les prêts – a lancé cDAI, un token qui génère des intérêts. Les produits comme cDAI brouillent la distinction entre un « service de prêt qu’on utilise » et « un actif qu’on achète ».
  • De nombreux actifs synthétiques dépendent d’un oracle pour obtenir des informations. Les oracles trustless n’ont pas de solution et restent l’un des problèmes « durs » dans l’espace des cryptomonnaies.

👾 Le secteur du jeu croît chez Ethereum

En 2019, l’écosystème du jeu dans Ethereum a montré des signes avant-coureurs de croissance.

L’un des exemples les plus parlants est Gods Unchained : un jeu de cartes à collectionner, similaire au Heartstone de Blizzard. La différence est que les cartes de Gods Unchained sont des actifs sur Ethereum : ils peuvent être achetés, vendus, échangés via des DEX, voire un jour employés comme collatéral.

En 2018, ils ont vendu pour 4 millions de dollars de cartes sur le marché, et cette année, ils commencent à « activer » ces cartes pour qu’elles soient utilisées dans le jeu. Cela a abouti au plus gros transfert de « tokens non fongibles » (ERC-721) dans l’histoire. Source : Coinmetrics

En novembre, GU a lancé le libre échange de leurs cartes. En quelques jours, pour plus de 220 000 $ de cartes ont été échangées sur OpenSea, une des principales places de marché pour les NFT.

L’autre lancement notable a été PoolTogether.

PoolTogether est un système de loterie sans perte rendu possible par Ethereum. Le principe est simple : les joueurs déposent des DAI dans un programme tournant sur Ethereum. Cette réserve d’argent gagne des intérêts dans le temps, en le prêtant automatiquement sur Compound. Puis, à la fin de la période, un joueur gagne les intérêts (au moment de l’écriture de cet article : 688 $ chaque semaine). Si vous ne gagnez pas, vous n’avez pas perdu le prix de votre « ticket » puisque vous pouvez simplement retirer votre argent.

PoolTogether a été lancé en juin, et dans les 6 mois suivant ses utilisateurs ont gagné un total de 3594 $. Sur la même période, les validateurs Tezos ont gagné des frais de transactions totalisant 3745 $.

PoolTogether est surtout notable en tant qu’indicateur d’une tendance de fond : des applications financières qui ressemblent à des jeux, et des jeux qui ressemblent à de la finance. Il a toujours existé un espace où ces deux mondes se rencontrent – WoW, EVE Online, les casinos, la bourse – mais Ethereum abolit la distinction. On peut s’attendre à voir arriver de nombreux entrants dans cette nouvelle catégorie en 2020.

Également en 2019 :

👹 DAO – Organisations Autonomes Décentralisées

Dès les débuts d’Ethereum, les gens ont rêvé de créer des DAO, Decentralized Autonomous Organizations ou organisations autonomes décentralisées.

L’idée est simple : Ethereum permet d’écrire du code non censurable qui s’exécute sur une plateforme décentralisée. Nous pouvons créer un programme qui détient des fonds et définit un processus de gouvernance déterminant la manière de gérer ces fonds, par exemple, par un processus de vote.

Depuis le fork de TheDAO en 2016, l’idée a été hantée par cet héritage controversé. Mais en 2019, de nouveaux projets ont ravivé l’intérêt dans les DAO.

Alors que 2019 n’était en rien « l’année de la DAO », on a du moins vu quelques « mois de Moloch ». MolochDAO, lancée en février 2019, vise à financer des biens publics dans l’écoystème Ethereum. À partir d’argent donné par plusieurs sources (comme la Fondation Ethereum, Vitalik, Joe Lubin et Consensys), les membres de MolochDAO votent sur les projets à financer.

Ce modèle simple a fini par devenir le projet de DAO qui a le plus retenu l’attention de la communauté Ethereum, d’autres initiatives prenant le relais comme MetaCartel et MarketingDAO. Ross Campbell a lancé un projet sur les « LAO » ou DAO légales qui interopèrent avec les systèmes légaux traditionnels, influencé par le framework de MolochDAO.

Dans un autre exemple de la nature d’Ethereum se prêtant à la composition, Saint Fame, la DAO d’une « maison de couture décentralisée », a lancé son premier produit en décembre.

Saint Fame lance des tokens sur Uniswap, qui peuvent ensuite être rachetés pour un produit spécifique : un t-shirt de designer. Le libre échange des tokens sur Uniswap permet au prix du t-shirt de monter et de descendre en réponse à la demande. Les membres de la DAO votent sur la manière dont les fonds sont utilisés pour créer de nouveaux modèles, qui peuvent ensuite être vendus par le même mécanisme.

Saint Fame est fondé sur Aragon, un framework et une boîte à outils pour les DAO. Aragon lui-même a vu des signes anticipant une adoption, et à la fin de 2019 plus de 900 DAO ont été créées grâce à ce framework.

2. Ethereum s’introduit dans le monde réel

En septembre, le joueur de la NBA Spencer Dinwinddie a annoncé son projet de « tokeniser » son contrat. Il veut vendre 90 tokens basés sur Ethereum, qui donneront à leurs détenteurs une partie de la valeur de son contrat futur, plus intérêts.

Au départ, la NBA s’y est opposée, en affirmant que cela brisait le contrat de Spencer avec la ligue. Mais, dans les mois suivant, le projet a été ranimé, et devait être lancé au début de 2020.

Le plus extraordinaire dans cette histoire est qu’en 2019, cela ne semblait pas extraordinaire. Si vous aviez imaginé en 2015 que dans les prochaines années un joueur de la NBA utiliserait Ethereum pour une innovation financière, personne ne vous aurait pris au sérieux.

Mais c’est arrivé cette année, avec de nombreux petits projets dans le monde réel :

Pendant ce temps, dans le monde de l’entreprise, la frontière a commencé à disparaître entre la « blockchain d’entreprise » et le « mainnet Ethereum ».

Les entreprises ont compris qu’une chaîne privée ou de consortium n’est pas si différente d’une base de données centralisée. Elles ont commencé à s’intéresser au mainnet Ethereum qui offre une plateforme ouverte adossée à des milliards de dollars de sécurité économique.

L’un des principaux avocats du mainnet pour les entreprises a été EY, qui continue son travail sur « Nightfall ». Nightfall est un projet qui vise à permettre aux entreprises d’utiliser le mainnet Ethereum, en s’assurant que les transactions sont privées et peuvent passer à l’échelle, deux des principaux soucis limitant l’adoption d’Ethereum en entreprise aujourd’hui. En décembre, EY a lancé la v3 de Nightfall, ramenant le coût de transaction à quelques centimes au lieu de dollars.

Pendant ce temps, Microsoft a poursuivi son investissement conséquent dans l’écosystème Ethereum. En mai, Microsoft a lancé le Azure Blockchain Development Kit, spécifiquement pour supporter le développement sous Ethereum. Visual Studio, l’environnement de développement standard de Microsoft, supporte maintenant Ethereum à travers une extension totalement intégrée à Truffle. En juin, ils ont annoncé VeriSol, un outil de vérification formelle pour Ethereum.

En octobre, Microsoft a rejoint l’Enterprise Ethereum Alliance pour travailler sur un système d’incitation tokenisé à l’usage des consortiums d’entreprise. Et novembre a vu le lancement des Azure Blockchain Tokens, un service qui permet aux entreprises d’émettre leurs propres tokens sur Ethereum.

Nombre de ces développements – que ce soit dans le grand public ou dans l’entreprise – peuvent sembler mineurs. Mais, ensemble, il forment une image claire : alors que l’intérêt général pour les cryptomonnaies s’est ralenti, Ethereum continue de s’étendre hors de l’industrie des cryptomonnaies, et on observe des signes d’adoption au-delà de la communauté de base.

Également en 2019 :

3. Performance et durabilité d’Ethereum 1.0

Chacune des applications dont nous avons parlé plus haut – des centaines de millions de dollars dans les protocoles DeFi aux applications d’entreprise – tourne sur le protocole actuel et les clients actuels d’Ethereum.

Cette année, « Ethereum 1.0 » et les clients qui le supportent ont reçu les mises à jour parmi les plus significatives depuis la release de Homestead en 2016. Ces changements se sont attaqué à la croissance de l’état, aux temps de synchronisation des clients, aux entrées/sorties disque, au débit des transactions, et à l’émission. Il y a eu plus d’EIP déployées en 2019 qu’en toute autre année.

🏆 Geth

Geth, le principal client d’Ethereum, a fait l’objet de mises à jour majeures cette année. En juillet, l’équipe de Geth a sorti la v1.9.0, qui intégrait des améliorations de performance et de nombreuses fonctionnalités. Cette année, l’équipe Geth a réduit le temps de fast-sync, de synchronisation rapide, à ~4 heures pour un nœud complet, et a implémenté une réduction de 10x des E/S disque.

L’équipe Geth doit être saluée comme il se doit pour avoir continûment amélioré le logiciel client le plus employé pour faire tourner Ethereum. Ces travaux peuvent ne pas toujours recevoir l’attention qu’ils méritent, contrairement à une nouvelle percée de la part d’une application ou de la recherche fondamentale, mais ce sont ces travaux qui rendent Ethereum possible.

Avez-vous remercié vos mainteneurs Geth aujourd’hui ?

⚙️ ETH 1.X

À Devcon4 en novembre 2018, un groupe de core developers ont commencé à parler informellement de la manière d’améliorer les performances d’Ethereum 1.0 en termes de taille d’état, de temps de synchronisation et d’E/S disque. Bien que le but à long terme soit la migration sur Eth2, Ethereum doit rester pérenne jusque là.

Dans les mois qui ont suivi Devcon, cette initiative a pris le nom de « ETH 1.X ». Alors que beaucoup l’ont pris pour une opportunité de proposer toute une palette d’idées sur la manière de changer l’EVM, le but premier est resté la durabilité par des concepts comme la location d’état, les clients sans état ou l’ajustement des coûts en gaz.

Les résultats ont été des améliorations majeures à Ethereum 1.0 sur tous les plans.

Le débit maximal a été augmenté, de ~25 à ~38 transactions par seconde. Cela a été rendu possible en augmentant la limite des blocs à 10 M gaz, alors que le temps de bloc a été réduit à 13 secondes après le hard fork d’Istambul. L’EIP-2028 a également contribué à cette amélioration en réduisant le coût en gaz d’un octet dans une entrée de transaction de 68 à 18 gaz.

Les optimisations du client Parity suggérées par Alexey Akhunov ont rendu possible l’augmentation de la limite du bloc sans augmentation simultanée du taux d’oncles. En conséquence de quoi, ce taux s’est effondré. Source : Etherscan

L’émission de nouveaux ETH est tombée en 2019. Le hard fork de Constantinople l’a réduite de 3 à 2 ETH. De plus, le déclin du taux d’oncles a également réduit l’émission, puisque la production d’un oncle fait gagner une récompense partielle.

C’est pourquoi le taux d’émission de Bitcoin et d’Ethereum sont maintenant similaires, celui d’Ethereum devant encore chuter quand le réseau sera entièrement en preuve d’enjeu : Source : Eric Conner

Afin de résoudre le problème de la durabilité sur le long terme, 2019 a vu des avancées majeures dans la recherche d’un modèle « sans état » pour Eth1. D’autres approches envisagées au début de l’année, comme la location d’état, ont vu leur priorité décroître.

Le but du modèle sans état consiste à réduire le montant de données d’état qui doit être stocké par chaque nœud. Grâce à des techniques simples comme les arbres de Merkle, nous pouvons fournir un « block witness » prouvant qu’une donnée spécifique se trouve dans un bloc spécifique sans demander au client de conserver toutes les données du bloc. De nombreux nœuds conserveront un état complet, mais d’autres pourront stocker moins de données.

Un projet associé est Beam Sync, qui utilise des witness de bloc pour réduire la synchronisation à quelques minutes, en opérant une synchronisation « complète » en tâche de fond. D’autres types de clients « semi-sans état » arriveront au fur et à mesure des progrès en la matière.

4. Eth2 est (presque) là.

La vision d’Ethereum a toujours été une blockchain scalable, capable de passer à l’échelle, en preuve d’enjeu. Il a été très clair depuis les premiers jours des cryptomonnaies qu’en dépit du bond technologique, la preuve de travail est profondément défectueuse.

Même les estimations optimistes de la consommation énergétique de Bitcoin la placent à un niveau comparable à celle de pays comme le Portugal ou la Nouvelle Zélande. La migration vers la preuve d’enjeu va éliminer cette consommation inutile d’énergie et permettre à Ethereum de croître pendant des décennies sans accroître radicalement la consommation mondiale en énergie.

Bien que les grandes lignes de la migration d’Ethereum vers la preuve d’enjeu aient été claires même en 2015, la mise au point des détails a constitué un travail prudent et difficile.

La migration d’Ethereum vers la preuve d’enjeu – connue sous le nom de Eth2 – a pris plus longtemps que prévu. Après de nombreuses années de R&D, 2018 a vu le projet passer d’un sujet de recherche à un challenge d’ingénierie. En 2019, plusieurs équipes indépendantes ont travaillé à écrire le logiciel nécessaire au lancement de la première phase d’Eth2. Il y a maintenant peu de doute que Eth2 entrera en production en 2020.

Comme tout bon projet open source, Eth2 est édifié au vu et au su de tout le monde. Ce processus peut sembler désordonné à ceux qui ne sont pas familiers avec le modèle du « bazar » du développement logiciel en open source, ou qui sont plus familiers avec les cryptomonnaies contrôlées par une équipe en charge d’un client unique.

Eth2 est un vaste projet qui se déroulera en plusieurs phases sur des années. La première phase, Phase 0, doit être lancée au deuxième trimestre de 2020. Cela implique de lancer la Beacon Chain (la chaîne phare), qui sert de « dorsale » à Eth2. Phase 1 introduira ensuite les shards, les chaînes fragments, qui seront sécurisées par la Beacon Chain sous-jacente. En Phase 2, le système se révèlera en tant qu’ensemble fonctionnel. Les fragments deviendront utilisables pour les transactions, les contrats autonomes et toutes les fonctionnalités de base familières aux utilisateurs d’Ethereum aujourd’hui.

Au début de l’année, 9 équipes indépendantes ont commencé à travailler sur l’implémentation de la Beacon Chain de la Phase 0. À la fin de l’année, Eth2 commence à voir apparaître des testnets matures.

Ils ont commencé cet été comme des testnets privés, par chaque équipe, et en septembre plusieurs clients étaient capable d’interagir sur un testnet partagé. La clef du succès est l’initiative de Joseph Delong, où pendant une semaine les équipes implémentant Eth2 se sont retrouvées isolées à Skeleton Lake, Ontario, afin d’arriver à l’interopérabilité entre leurs clients et les standards réseau établis. En décembre, ce programme a permis la mise en place de testnets publics d’une durée de vie plus longue entre plusieurs équipes. On peut même visualiser ces testnets sur des explorateurs de blocs publics comme Etherscan.

Alors qu’Eth2 apparaissait au grand jour, la communauté des développeurs a été capable de formuler des retours – et critiques – qui ont mené à des ajustements. En particulier, juste après Devcon, Vitalik a publié plusieurs notes proposant des changements à la Phase 1 réduisant la complexité de l’interaction entre les shards, les chaînes fragments.

La discussion reste active concernant les meilleures approches pour implémenter Phase 1 et Phase 2, ainsi que la manière de migrer la blockchain Ethereum existante vers Eth2. Des propositions sont actuellement débattues, comme celle où Eth1 serait le premier fragment d’Eth2, qui prendrait place entre les Phases 1 et 2. Le débat se poursuit également sur la finalisation (au sens PoS) de la chaîne Ethereum actuelle en preuve de travail par la chaîne phare d’Eth2, qui autoriserait une réduction bien plus rapide de l’émission d’ETH.

Pendant ce temps, la disponibilité des données de la Phase 1 permettra à des solutions de couches de niveau 2 comme les rollups et les state channels d’apparaître. Par exemple, le débit potentiel des rollups (qui peuvent déjà assurer 2000 ou 3000 tps sur Eth1) devrait croître d’environ 100x.

Eth2 arrive : préparez vos enjeux pour 2020.

5. Couches de niveau 2 et technologies hors chaîne

L’idée derrière toutes les technologies du niveau 2 est que l’on peut effectuer des calculs coûteux off chain, hors chaîne, tout en conservant les garanties de sécurité caractéristiques d’Ethereum. Cette couche de niveau 2 peut traiter des transactions ou des calculs bien plus rapidement que la chaîne principale d’Ethereum, menant ainsi à un réseau globalement plus extensible.

À la fin 2018, Barry Whitehat proposa les ZK rollups. L’idée de base est d’effectuer de nombreuses transactions hors chaîne en les agrégeant. Ce groupe rolled up, agrégé, est ensuite vérifié par des arguments de connaissance succincts à divulgation nulle de connaissance, les zk-SNARK, qui confirment que chaque transaction est correctement signée par les propriétaires, empêchant ainsi toute transaction invalide ou manipulée.

Au début de 2019, cette notion a donné lieu à plusieurs projets allant dans une nouvelle direction. En juin, John Adler et Mikerah ont publié leur travail dans « Minimal Viable Merged Consensus », et en parallèle le Plasma Group a publié leurs travaux sur la « Optimistic Virtual Machine » en juillet.

Finalement, la communauté de la recherche s’est accordée sur le terme « Optimistic rollups » pour décrire cette catégorie de techniques, qui partage certaines similarités avec une idée que Vitalik avait à l’origine appelé « shadowchains » dans un article de blog de 2014. Vitalik put résumer ce domaine de recherche dans un article de blog en août.

Les optimistic rollups utilisent une technique analogue à l’agrégation des transactions des ZK rollups, mais utilisent un mécanisme différent pour les « prouver ». Au lieu d’employer des zk-SNARK, les optimistic rollups utilisent un mécanisme cryptoéconomique qui permet au système de supposer de manière « optimiste » qu’il n’y a pas de transaction invalide, tout en continuant d’attraper, de prévenir et de punir (en retranchant des ETH d’un dépôt) ceux qui pourraient essayer.

À Devcon en octobre, le Plasma Group a sorti une démo qui utilisait un Optimistic Rollup pour livrer une version ultra-rapide d’Uniswap appelée Unipig.

ZK Rollup et Optimistic Rollup possèdent chacun des avantages et des inconvénients. Les optimistic rollups sont plus faciles à implémenter à court terme, et restent assez souples pour être utilisés avec diverses applications. Les ZK rollups, en revanche, ont plus de potentiel sur le long terme, mais sont plus spécialisés en raison de leur usage des ZKP (Zero Knowledge Proofs ou preuves à divulgation nulle de connaissance), et demanderont plus de R&D pour servir un large panel d’applications.

Pendant ce temps, les State Channels sont entrés dans une phase de leur développement moins sexy mais non moins importante. Sans qu’apparaisse de problème bloquant pendant leur recherche, plusieurs équipes ont travaillé à l’implémentation d’un framework viable que les applications pourraient utiliser pour supporter ces canaux.

En juillet, les principales équipes travaillant sur les state channels se sont rencontrées à ETHNewYork pour discuter de standards commun afin d’assurer l’interopérabilité, ce qui a mené à l’annonce d’une spécification unifiée simplement appelée State Channels. Counterfactual et Magmo ont fusionné leurs équipes d’ingénierie, ont remplacé leurs propres marques par celui du projet commun, et ont continué de progresser par la suite.

Plusieurs projets de state channels ont été lancés sur le mainnet cette année. En mars, Connext, une plateforme de micropaiements, ont sorti Dai Card, un système de paiement simple basé dans un navigateur, basé sur les channels. En septembre, Connext a lancé la v2.0 de leur plateforme sur le mainnet, au dessus de la base de code maintenant unifiée des State Channels.

En juillet, Celer a lancé son alpha sur le mainnet. En octobre, l’appli mobile Celerx supportait 60 000 utilisateurs actifs.

Adex, avec une implémentation propre de leur framework de canaux de paiement, a sans bruit construit un réseau de canaux de paiement significatif, réglant plus de 9 millions de transactions en 2 mois pendant l’été.

Starkdex, un projet entre Starkware et Ox, a lancé un PoC en juin. En octobre, ils ont sorti OpenZKP, une implémentation open source en Rust des ZKP. En octobre, Starkware annonçait leur projet de lancer le premier DEX fondé sur les zk-STARK (Zero-Knowledge Scalable Transparent ARguments of Knowledge) en collaboration avec Deversifi, au début 2020.

Qu’est-ce que tout cela signifie ?

Cet article n’est pas exhaustif. Comment cela serait-il possible ? Trop de choses se passent sur Ethereum pour qu’on puisse en conserver la trace, même quand on écrit une chronique hebdomadaire sur le sujet.

Quelques autres sujets dignes d’intérêt :

Si l’on ne prête attention qu’aux nouvelles des medias sur les cryptos, on pourrait penser que 2019 a été une année décevante. Le marché s’embourbait, les lancements de protocoles des nouvelles blockchains décevaient, et les gros titres disparaissaient des journaux. On aurait dit que la crypto était en train de mourir.

Mais, si vous êtes arrivés jusqu’ici, il devrait être facile de voir pourquoi la communauté Ethereum ne partageait pas ce sentiment.

En 2019, il est clair qu’il y a eu assez d’activité réelle au niveau de la couche applicative pour nous donner confiance dans la direction prise par Ethereum. Le travail effectué au niveau protocolaire signifie qu’Eth1 peut être durable à moyen terme, et les progrès tangibles et constants sur Eth2 donnent confiance dans la vision d’un Ethereum servant un jour des milliards d’utilisateurs. L’hiver a été rude, mais Ethereum a continué sa progression envers et contre tout.

La crypto est morte ? Vive Ethereum.

Merci à Jinglan Wang, Danny Ryan, Hayden Adams, Alex Xu, Hugh Karp, David Hoffman, James Hancock, Alexey Akhunov, et bien d’autres pour leur contribution à cet article.

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