logo_round-webBeyond the Void (BTV) est un projet de jeu vidéo français au gameplay inspiré des RTS et des MOBA dans un univers fantasy-science-fiction dont la sortie est prévue en 2017. Ses développeurs ont fait le choix d’intégrer la blockchain Ethreum au cœur du jeu pour gérer un certain nombre d’actifs virtuels (skins, cartes ayant une influence sur le gameplay). Ils ont par ailleurs lancé un ICO (Initial Coin Offering) il y a quelques jours. L’occasion d’interviewer les créateurs, Rémi et Maxence Bürgel, dans le cadre d’un partenariat permettant aux membres d’Ethereum France d’obtenir un bonus de 10 % pour les participants à l’ICO. Un entretien signé Simon Polrot et Jérôme de Tychey.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Quel est votre background et votre rôle dans le projet ?

Maxence : De métier, je suis Concept artist dans le jeu vidéo depuis plus de 7 ans. J’ai également toujours fait un peu de développement en parallèle de mon travail. En janvier dernier, j’ai relancé un projet personnel que j’avais : Space Conquer. Je l’ai fait évoluer avec l’aide de Rémi et c’est devenu Beyond the Void. Eric a amené la partie Blockchain.

Rémi : Je viens de finir mes études d’informatique et Beyond the Void est mon premier gros projet (même si j’avais déjà donné des coups de pouce à Maxence pour des projets de jeux qui n’ont pas abouti). J’ai appris la technologie ether au fur et à mesure de notre avancement. Dans ce projet, je suis le développeur qui code les smart contracts et les interactions que nos applications ont avec ceux-ci. En parallèle je suis le game designer de Beyond the Void (je crée les mécaniques de jeu et je les équilibre).

Le projet en lui-même est un RTS en free-to-play avec du 1vs1 compétitif et un système économique qui permet d’acheter des … upgrades ? Quel avantage à celui qui dépense le plus ?

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Exemple d’une Event Card

Maxence : Le jeu est plutôt l’enfant caché du RTS et du MOBA, effectivement en 1vs1 compétitif. Il reste cependant « free to win » : Un joueur f2p (free to play) a autant de chance de gagner qu’un joueur payant. Les assets qu’on peut acheter sur le magasin permettent seulement d’améliorer l’expérience du joueur : changer l’apparence du vaisseau, son avatar, etc., avoir la classe quoi, à l’exception des Events Cards qui influencent le gameplay pour les deux joueurs en parallèle et qui sont également des assets blockchain. Chaque semaine, plusieurs Event Cards, choisies au hasard, seront néanmoins utilisables gratuitement.

Donc celui qui dépense le plus n’a finalement pas plus de chance de gagner, mais il aura sûrement un peu plus de choix dans ses stratégies.

Pouvez-vous décrire en quelques mots le background, l’univers du jeu ?

Maxence : Une matière merveilleuse a été découverte dans l’espace : Le Cube. Cela a précipité l’évolution de la civilisation et la conquête de la galaxie. Plusieurs guerres ont eu lieu jusqu’à l’avènement de l’empire qui a rétabli la paix avec l’aide de 5 grandes maisons nobles. Aujourd’hui, les réserves de cubes sont plus rares et les maisons doivent aller sur la bordure de la galaxie, dans les territoires sauvages, pour pouvoir en récolter. Pour ce faire, ils demandent à des capitaines de vaisseaux mères (les joueurs), d’aller en leurs noms à la conquête d’un système solaire contenant des Cubes. L’empire garde un œil sur tout ce qu’il se passe et tente de maintenir la paix fragile entre les différentes maisons de nobles.

L’univers du jeu est du Fantasy Sci-fi. On y croise des barons, des chevaliers galactiques, des oracles, etc.

Avez-vous prévu un mode scénarisé ou s’agit-il uniquement de combats 1v1 sur une carte type escarmouche ?

Rémi : Le plus urgent est d’avoir un bon 1v1 équilibré, c’est ce à quoi on s’engage pour la sortie du jeu mais la présence d’un scénario, ne serait-ce que pour habiller un tutoriel nous attire beaucoup. Si on ne le fait pas pour la sortie il est probable que cela arrive par la suite de toute façon, surtout si le projet rencontre le succès escompté.

Maxence : Nous développons également le « Lore » en même temps que le game design. Par exemple, chaque vaisseau mère a déjà une histoire, un lien avec une maison, etc. Toutes ces petites histoires seront consultables par le joueur, soit dans le jeu lui-même, soit sur le site.

Les 5 maisons nobles font office de camps à choisir dans le jeu ? Si oui, les 5 auront un gameplay différent ?

Maxence : Non. En tout cas pas dans l’immédiat. C’est quelque chose que l’on envisage par la suite, mais ce n’est pas prévu pour la sortie. Les maisons font partie de l’histoire et nous influencent pour la personnalité et le design des vaisseaux et personnages. Ce sont les fondations de notre monde, le reste se développera sur ces fondations.

Pouvez-vous décrire en quelques mots le gameplay du jeu ? Vous avez parlé d’un « enfant caché de RTS et de MOBA », il y a à la fois un aspect gestion de ressources et un aspect micromanagement ?

Maxence : Exactement oui. Chaque joueur commence avec un vaisseau mère (qu’il choisit avant la partie) et va conquérir des planètes sur lesquelles il peut construire des satellites. Les satellites permettent de débloquer des technologies, construire différents vaisseaux afin d’asseoir son économie, construire et améliorer sa flotte.

Chaque vaisseau mère est unique et personnalisable, un peu comme un champion de MOBA : il a un passif et un ultimate unique, et donc un gameplay unique. Le joueur peut encore personnaliser son gameplay avec les skills qu’il choisit et son apparence avec des skins. On a aussi quelques éléments de gameplay qui sont tiré des MOBA : les planètes et satellites se comportent comme des tourelles de MOBA par exemple, les événements déclenchés par les Events Cards sont aussi inspiré des MOBA. En revanche, on reste sur du 1v1, même si l’on envisage par la suite de mettre à disposition des batailles en équipe ou en FFA.

Nous avons mis à jour la page gameplay hier justement: https://beyond-the-void.net/index.php/gameplay-0-5/

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Comment sera intégré l’aspect blockchain dans le jeu exactement ? Vous prévoyez d’interagir directement par l’intermédiaire de l’UI du jeu ? Vous pensez intégrer des services comme MetaMask ?

Rémi : Pour le jeu, nous n’avons pas encore mis au point de solution même si nous avons quelques pistes de réflexion. Pour le magasin, dans la mesure où toutes les informations relatives sont publiques, c’est à partir du moment où l’utilisateurs déclenchera une transaction qu’on commencera à lui demander de la signer (c’est le fonctionnement de la plupart des applications type Mist ou MetaMask en ce moment d’ailleurs).

Car il faut bien se rappeler que dans le cas d’Ethereum, tous les stockages de type base de données restent publics. Les données privées sont donc gérées à l’ancienne de façon centralisée.

Maxence : Dans tous les cas, on fera en sorte que cela soit transparent, ou presque, pour les utilisateurs. Particulièrement au niveau des joueurs qui ne connaissent pas encore Ethereum, la blockchain, et tout ce qui gravite autour.

Comment avez-vous trouvé l’environnement de développement Ethereum ? Qu’est-ce que vous avez utilisé (on voit browser Solidity sur une video) ? Est-ce que vous avez trouvé ça facile d’approche avec votre background ?

Rémi : Quand j’ai commencé Mix IDE était à peu près fonctionnel bien que très instable.  Le problème c’est qu’il a beaucoup de défaut et énormément de bugs qui gênent pour le développement. C’est pour cela que j’ai dû utiliser Browser Solidity même si ça propose moins d’outils.

Au niveau du ressenti, à l’époque, j’étais très content que les premiers outils soient déjà sortis, parce que même avec eux le développement reste un peu tricky : même si les programmes sont courts et le langage relativement simple à appréhender, on n’a pas le droit à l’erreur avec les smart contracts. D’ailleurs l’accident de The DAO ne nous as pas rassuré à ce niveau.

Justement, à propos de sécurité, avez-vous fait auditer votre code pour les smart contracts ? Est-il public ?

Maxence : Les smart contracts du crowdfunding, du token sont publics et visibles sur notre site web. On a même mis en place un « bounty » si quelqu’un trouvait une faille, mais elle n’a été réclamée par personne !

Le code du Nexium est visible ici : https://beyond-the-void.net/index.php/nexium/

Et le contrat du crowsfunding ici :  https://beyond-the-void.net/index.php/smart-contract/

Sauf erreur de notre part, nous n’avons pas vu passer votre bounty sur les channels de dev ethereum de reddit ou gitter. On se fait un peu l’avocat du diable, mais la non réclamation peut être une bonne et une mauvaise nouvelle, qu’en pensez-vous?

Rémi : On en a parlé sur Twitter et les réseaux sociaux, sur le forum bitcointalk… rien n’empêche de la partager ailleurs.

Maxence : La bounty est aussi très intéressante pour nous, mais comme nous sommes une petite équipe avec énormément de chose à faire, c’est dur d’être présent partout en même temps.

Rémi : Après oui que quelqu’un trouve un bug dans notre contrat c’est toujours une bonne chose puisque c’est un bug qui ne nous ennuiera pas… D’un autre côté, cela nous ferait perdre en crédibilité. Surtout qu’après l’affaire DAO les backers seraient très refroidis de constater l’existence de bugs, ça ne met pas en confiance.

Vous vous êtes basés sur du code existant ? Inspirés de The DAO ou une autre crowdsale ?

Rémi : Pour le Token nous avons simplement repris le standard ERC20 qui commençait à émerger. D’ailleurs pour l’anecdote à l’époque il y avait dans le code un choix de programmation discutable que nous n’avons pas voulu suivre, il s’est révélé qu’à la fin tout le monde a fait pareil. Pour le contrat du crowdfunding je n’ai pas eu d’inspiration directe mais oui j’ai lu beaucoup de contrat existant avant d’écrire le mien.
richbeltLa bonne pratique qui a émergé immédiatement après TheDAO était « ne mettez pas X millions d’ethers dans un contrat ». Je vois que vous avez mis un objectif à 110 000€. Vous voulez nous parler plus en détails de l’ICO ?

Rémi : Je vais aller droit au but : nous n’avons pas respecté cette bonne pratique pour deux raisons que je vais développer.

La première raison c’est qu’augmenter la complexité du contrat nous aurait potentiellement permis de disperser d’avantage les ethers obtenus, mais cela multiplie drastiquement le risque de bugs. Car les bugs peuvent mener à des situations où les backers ne reçoivent pas les Nexiums, où nous ne pouvons plus retirer les ethers ou encore que le remboursement soit impossible. Pour nous ce risque est aussi grand et dangereux qu’une faille de sécurité étant donné notre taille. Nous ne possédons pas 100 000 000 $. Notre taille nous rend moins cible d’attaque. En cas de projet plus grand nous aurions été un peu plus prudents.

L’autre raison est aussi liée à notre taille, notre objectif était déterminé pour être rapide à franchir pour mettre les ethers rapidement à l’abri.

Il y a une limite à l’ICO ?

Rémi : Oui l’ICO est limitée.

Maxence : On a mis en vente 70,000,000 Nexiums, donc la limite est là. Je ne pourrais pas vous dire combien ça fait exactement en $ si on vend tout, mais ça doit être un peu moins d’un million. On a déjà notre minimum, donc nous sommes vraiment sereins. On va pouvoir se concentrer un peu plus sur le jeu à présent.

Rémi : Le calcul est forcément imprécis mais notre maximum se trouve vers 95 000 ethers.

C’est très rassurant et encourageant en effet. Quelles sont vos échéances à venir ? Fin de l’ico, bêta, sortie… ?

Maxence : Les prochaines grosses échéances pour nous commencent par la release du magasin. On prévoyait à l’origine de le sortir à la fin du crowdfunding, mais nous concentrons actuellement nos efforts pour le sortir un peu plus tôt, probablement d’ici deux semaines. Et bien sûr, la bêta pour les backers et quelques guests qui aura lieu en février. La sortie du jeu est prévue pour juin.

Au moment de la sortie de Pokemon Go, il y avait eu des craintes sur les données collectées par Nantic, on avait pu parler ici de la blockchain comme solution de log in et de propriété des assets virtuels. Est-ce que vous vous servez de la blockchain pour gérer le log in aussi ?

Maxence : C’est une question qui a fait débat, et gérer le log in via blockchain serait super. D’ailleurs, c’est un peu ce que nous allons faire pour notre magasin. Le souci que pose une utilisation directement dans le jeu c’est qu’il est free to play et qu’une grande partie de nos utilisateurs n’auront aucun ether.

Comme la blockchain demande des fees à chaque transaction, on ne peut pas prendre le risque de devoir trop payer à cause de spammeurs et autres ; donc pour le jeu nous avons un log in classique et pour le magasin nous aurons un log in blockchain et les fees seront payées en Nexiums pour éviter à l’utilisateur de manipuler plusieurs tokens de nature différente.

Prévoyez-vous dans le futur d’utiliser Ethereum pour d’autres fonctions que l’inscription et la cession de assets dans le jeu ? Avez-vous pensé à des paris sur les issues des matchs par exemple ?

Rémi : Pensé, oui, prévu, non. Ce n’est pas dans le projet en l’état. Pour l’instant nous nous concentrons uniquement sur la manipulation d’assets. En revanche, nous serions agréablement surpris de voir d’autres personnes créer leurs propres applications en connexion avec Beyond the Void, car c’est là tout le côté communautaire intéressant de la blockchain

C’est vrai que c’est un des aspects les plus intéressants de la blockchain et spécialement d’Ethereum. Pour revenir là-dessus, comment en êtes-vous arrivés à intégrer Ethereum au projet ? Passion personnelle ?

Maxence : C’est Eric qui s’intéresse à la blockchain depuis plusieurs années. Quand j’ai repris le développement de Beyond the Void avec Rémi, ce n’était pas dans mon intention initiale d’intégrer la blockchain dans le projet, mais Éric a réussi à me vendre les avantages de la technologie. J’ai découvert Ethereum et j’ai trouvé ça vraiment intéressant, cela permet de faire des choses uniques dans le projet. Par exemple, le Cross-Gaming. Avec notre partenaire de la première heure, Spells of Genesis, nous allons mettre en place des assets qui seront utilisables dans nos deux jeux.

La Pirate qui est passée sur le Twitter de Beyond the Void par exemple sera une Event Card chez nous et également une carte à jouer dans Spells of Genesis.

Rémi : D’ailleurs, la possibilité de prendre en compte des assets qui n’ont aucun rapport avec le jeu ou nos partenaires est en entrain d’être évoquée au sein de l’équipe.

Nous comprenons qu’il y aura un magasin pour acheter des items. Y aura-t-il également une place de marché pour échanger des items entre joueurs ?

Maxence : Oui, exactement. Sur le marché, les joueurs pourront acheter et vendre comme ils le souhaitent. Plus globalement, les gens pourront également trader les Nexiums.

Vous allez développer vous-même la plateforme d’exchange ? Si oui, en décentralisé ?

Maxence : Nous allons développer le market pour acheter et vendre nos assets, oui. Il est déjà développé en fait, nous travaillons sur l’interface principalement avant de le sortir. Mais le Nexium est un token Ethereum, et les assets sont sur la blockchain, donc j’imagine qu’il pourra se passer également des choses en dehors de notre market. Le Nexium est déjà sur OpenLedger par exemple. Et notre market fonctionne avec des smarts contracts.

Rémi : En fait, le magasin n’est pas un exchange à proprement parler, il ne concerne que les Nexiums et les assets qu’on échange. Les Nexiums seront échangés contre d’autres monnaies sur des exchanges plus connus. Nous aimerions être listé sur Poloniex par exemple.

Maxence : Nous avons une vidéo sur notre chaîne YouTube qui présente la première version du magasin.

Il est également question d’un mécanisme de « burn » de tokens Nexium, pouvez-vous le décrire ?

Maxence : Oui, c’est relativement simple en fait. A chaque fois que l’on vend un asset nouvellement créé, on brûle la moitié des Nexiums que l’on reçoit sur cette transaction. Par exemple, on sort une nouvelle carte event et on la met sur le marché pour 10 Nxc. A chaque fois qu’on en vend une, on encaisse 5 Nxc et on en détruit 5 Nxc. Cela permet d’augmenter la rareté du Nexium à mesure que le temps passe.

Le prix des items devra baisser au fur et à mesure ?

Maxence : Oui. C’est-à-dire que quand on va sortir un nouvel item, on fera en sorte de le vendre entre 2 et 10 euro en général (en équivalent Nexiums), pour qu’il reste toujours abordable pour nos joueurs.

Il se peut que certains assets en éditions limitée, comme ceux du crowdfunding par exemple, prennent beaucoup de valeur avec le temps et deviennent collector. C’est l’avantage de ce modèle économique et de la blockchain. Tout le monde y gagne finalement. On espère que le jeu rencontrera un vif succès dans l’année. Si c’est le cas, le prix du Nexium devrait monter avec la demande. C’est donc extrêmement intéressant d’acheter quelques Nexiums maintenant, pendant l’ICO ;-).


Participer à l’ICO de Beyond the Void

La vente des tokens Nexiums a débuté la semaine dernière. Grâce à un partenariat conclu entre Beyond the Void et Ethereum France, votre participation par le lien ci-dessous vous donnera droit à 10 % de Nexiums supplémentaires.

Pour participer, il vous suffit de vous rendre sur ce lien : https://beyond-the-void.net/index.php/ethereum-france/

L’adresse de l’ICO s’affichera tout en bas de l’écran. Il vous suffit d’envoyer des ethers à cette adresse pour participer, avec suffisamment de gaz (400 000).

Avec MyEtherWallet :

  1. Cliquez sur Envoyer des Ethers et des Tokens
  2. Entrez les détails de votre compte (fichier json, clé privée, etc.)
  3. Dans Adresse de destination, indiquez l’adresse de la crowdsale, soit 0x5C9Fa531fB2738F031250950b5B400AD90FF709a (que vous pouvez vérifier sur la page ci-dessus).
  4. Indiquez le nombre d’ethers avec lequel vous souhaitez participer dans Montant à envoyer
  5. Dans Gaz, indiquez 400 000.
  6. Finalisez avec Générer la transaction.

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  1. Interview de Remi et Maxence Bürgel, créateurs de Beyond the Void | Banking software news
    8 novembre 2016 - 18h16

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